Synthèse du Grand Débat par le PM du 08/04/2019S

Le premier ministre a salué un grand débat “très loin des exemples de violences que d’autres se complaisent à donner chaque samedi”. Une référence claire adressée aux manifestations parfois violentes des gilets jaunes depuis la mi-novembre. Certaines demandes emblématiques des gilets jaunes ont été citées mais pointées comme marginales, comme le rétablissement de l’ISF ou l’instauration du référendum d’initiative citoyenne (RIC). D’autres requêtes sont toutefois bien présentes : La fin des 80 km/h y occupe une place importante, ce qui a entraîné un mea culpa d’Edouard Philippe, grand défenseur de cette mesure impopulaire dans les territoires ruraux. Edouard Philippe a retenu “un immense besoin de justice et d’équité” tout en se fixant quatre “exigences”.

1. Fiscalité

Le premier ministre a parlé d’exaspération fiscale et a estimé que les débats indiquent “clairement la direction à prendre: nous devons baisser, et baisser plus vite, les impôts”, sans préciser lesquels, tout en rappelant que ces baisses d’impôts devraient être compensées par de nouvelles mesures d’économies.

2. Démocratie

Edouard Philippe a fixé le cap en matière de démocratie. “Le président l’a dit, nous ne pourrons plus gouverner comme avant”, a déclaré le Premier ministre jugeant nécessaire “de construire les outils d’une démocratie plus délibérative”. Il a évoqué la défiance à l’encontre des élus et un “profond malaise” dans la société française, fait d’“isolement”, d’“abandon”, d’“indifférence” et de “manque de considération”. Pour autant, il ne s’est pas prononcé sur la demande très forte d’exemplarité qui a émergé des débats, notamment à l’égard des “privilèges” des élus.

3. Solidarité

Posant une exigence de fraternité, le premier ministre a pointé le sentiment d’“abandon” de nombreux Français. “Nous vivons dans un pays où à certains endroits on ne se voit plus, où on ne se parle plus”, a-t-il indiqué, proposant d’agir pour rétablir l’équilibre entre les métropoles et les communes.

4. Ecologie

Face à l’“urgence climatique”, Edouard Philippe s’est réjoui que “les Français ne soient pas climatosceptiques”. Mais ils “ne veulent plus que des taxes leur dictent ce qu’ils doivent faire”, après la polémique suscitée par l’idée d’un retour de la taxe carbone.

Le plus dur reste à faire. “Ces quatre orientations ont le mérite d’être claires, ce qui ne veut pas dire qu’elles sont faciles à atteindre”, a-t-il mis en garde. Tout l’enjeu va consister à passer de ces éléments de consensus à des compromis démocratiques pour atteindre ces objectifs. C’est le travail de la “démocratie représentative”, a repris Edouard Philippe. Comme une ultime fin de non-recevoir aux gilets jaunes, partisans d’une démocratie directe.

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